APPROCHE DU TEMPS ET DE L’ESPACE SACRES DU MONT BEGO.
---À l’âge du Cuivre (Chalcolithique) et du Bronze, lorsque les gravures de la région du mont Bego furent réalisées d’après Cerbelaud Salagnac, “les Ligures des Alpes étaient des adorateurs du soleil, des animistes proches de la nature »).La prise de conscience de la relation des cycles saisonniers avec les routes parcourues par le soleil et la lune sur le fond étoilé des cieux s’était développée déjà depuis le Paléolithique.
---Les observations faites seulement à 1000 mètres d’altitude permettant d’avoir une visibilité de la voûte céleste de 1° en dessous du niveau de la mer de la région du mont Bego (2872 mètres), avec sa Vallée des Merveilles orientée du nord au sud, offrait en été aux prêtres astronomes la possibilité d’observer la région du ciel (sud-est, sud, sud-ouest), la plus riche en corps célestes. Autrement dit le zodiaque dans la plus grande surface possible visible en été. En cette saison, en hauteur, face au sud il est aisé de repérer l’écliptique (route de Soleil) qui traverse les constellations zodiacales. Les planètes, reflets des dieux ne s’en éloignent jamais de plus de 8°30 et le relief est un moyen de repérer facilement les levers, les culminations et les couchers de tous les corps célestes. C’est aussi dans cette direction que la plus large lune peut s’observer lors du solstice d’été, quand elle occupe la place du soleil hivernal. À ces avantages, ajoutons l’intérêt des roches polies par les glaciers, véritables parchemins indélébiles, car la hauteur et l’éloignement les mettent à l’abri des mains profanes.
---On comprend aisément le besoin de choisir ce lieu comme observatoire et mémoire vive de ce temps où les hommes gardaient les yeux fixés sur les astres. Ces voyageurs du ciel sont les synchroniseurs de leur temps, mais aussi du nôtre malgré les changements apportés par la vie moderne.
---Durant la lointaine découverte des règles de la structure du temps et de l’espace, l’homme préhistorique a pressenti les liens inaltérables existant entre le ciel et la terre. Et beaucoup plus tard, Pline le naturaliste écrivait :
« La terre et le ciel sont les deux volets d’une même réalité ».
---C’est pourquoi, se dessinèrent routes et chemins, temples et villes tracés par l’homme en homothétie avec les voies et les constellations déjà appelées par les Sumériens « maisons du ciel. »
---C’est à leur découverte que nous partons aujourd’hui, demandant à celui qui va nous suivre de mesurer avec respect l’effort de transmission de leur savoir des temps lointains, fait par ces hommes, afin que nous puissions approcher leurs dieux. Peut-être vont-ils nous transmettre l’intelligence du temps et de l’espace, indispensable à l’intégration de l’homme social, et origine de la démarche scientifique moderne.
---Ce seront nos premiers pas vers le sacré de l’âge du Bronze.